Les défis de la vie à Antigua
La nourriture : j’en rêve la nuit, c’est vous dire !
Si vous avez vécu dans des villes où la gastronomie est reine, où la diversité culinaire est immense et où l’abondance est la norme, l’arrivée à Antigua peut être un vrai choc. Le côté positif ? J’ai perdu tous mes kilos superflus et je n’hésite plus à enfiler mon maillot de bain 😀
Heureusement, depuis quelques années, il y a Epicurean, un supermarché digne des grandes métropoles… mais avec des prix qui refroidissent instantanément les ardeurs.
L'été est particulièrement difficile pour nous : le sud de l'île se vide de ses résidents binationaux et les supérettes deviennent désespérément vides. Oui, nous avons commencé à cuisiner sérieusement, mais nos recettes ne ressemblent en rien à celles des locaux, habitués à manger de la chèvre et de la morue salée.
Et le plus absurde ? La difficulté à trouver du poisson frais. Incroyable pour une île, non ? Pourtant, c’est notre réalité. Nous adorons le mahi-mahi, le wahoo, le vivaneau rouge et le thon. Après quelques recherches, nous avons trouvé des pêcheurs locaux, mais les prix restent élevés.
Côté fruits, nous consommons local, mais il n’y a pas de mangues ni d’ananas toute l’année. Les papayes sont plus accessibles, mais les pêches, abricots, cerises, melons, tomates cerises… tous ces fruits me manquent cruellement. Les légumes suivent le même constat : facile de trouver des épinards et quelques produits locaux, mais la plupart des autres légumes (brocolis, courgettes…) sont importés et nettement plus chers.
Bien sûr, avec un budget conséquent, on peut dénicher des épiceries fines bien garnies et des restaurants gastronomiques de qualité. Mais pour le quotidien, il faut s’adapter.
Le coût de la vie : tout est importé, tout est cher
Si la nourriture peut surprendre, le reste du quotidien n’est pas forcément plus simple. À Antigua, presque tout est importé et les taxes sur les importations peuvent être astronomiques selon le produit. Des petits électroménagers aux meubles, en passant par la literie, la décoration et les voitures… tout coûte cher.
Bien sûr, tout dépend d’où vous venez. Nous venions de Montréal, pas de New York, donc le choc a été réel. Selon votre devise, les coûts peuvent sembler encore plus élevés : avec des dollars canadiens, préparez-vous à pleurer !
Si vous envisagez de vous installer, arrivez avec le maximum de vos affaires dans un container. J’offre à tous mes nouveaux clients une liste : « ce qu’il faut emporter, les produits difficiles à trouver, les articles coûteux et les indispensables auxquels vous n’auriez pas pensé ».
Même si vous n’êtes pas fan d’Amazon, vous serez sûrement amené à commander en ligne et à trouver une société de transport depuis la Floride jusqu’à Antigua, car Amazon ne livre pas ici. Parfois, cela revient moins cher que d’acheter en magasin, parfois c’est simplement la seule option pour trouver ce que vous voulez.
Le logement : pas l’île la plus abordable
Encore une fois, tout dépend de vos repères. Si vous venez de Paris ou de New York, vous serez agréablement surpris par ce que vous pouvez obtenir pour le prix d’un petit appartement dans votre ville d’origine.
En revanche, pour les expatriés habitués à des coûts plus modérés, le logement peut être un choc. Une maison à 400 000 USD existe, mais oubliez la vue mer, et pour plus de choix, il faudra viser 600–800 000 USD. Les terrains sont également chers. Construire sa maison de rêve, autrefois une bonne idée, est aujourd’hui beaucoup plus onéreux à cause de l’inflation des matériaux.
Les locations sont difficiles à trouver, car certains propriétaires préfèrent louer à court terme aux vacanciers. Pour une maison de deux chambres, comptez en moyenne 2 000 USD par mois.
Les liaisons aériennes et maritimes : limitées et coûteuses
Il est facile de rejoindre certaines destinations : Miami, New York, Toronto, Londres, ou quelques îles des Caraïbes comme Saint-Martin et La Dominique par avion.
Mais autrefois, il y avait plus de vols directs vers l’Europe (Italie, France…). Aujourd’hui, même se rendre en Guadeloupe, à seulement 70 km, est compliqué et coûteux. Et moi qui suis devenue obsédée de bouffe, vous imaginez ma frustration parce que la nourriture en Guadeloupe... oh là là !
Je suis jalouse des Antilles françaises, où des ferries abordables permettent d’explorer quasiment toutes les îles. À quand la même chose à Antigua ?
En conclusion
Antigua est une île magnifique, mais il vaut mieux y avoir un budget confortable. La vie ici n’a rien à voir avec le coût de certains pays d’Amérique du Sud ou des Antilles françaises : on se rapproche plutôt du coût de vie d’une grande ville américaine… mais sans la profusion de nourriture.
Vie minimaliste, budget élevé… mais le paysage fait oublier les inconvénients 😂🌴.
Et vous, pourriez-vous envisager Antigua comme votre nouveau chez-vous ?
À suivre...
Dans les prochains articles, nous aborderons d'autres défis concrets de la vie à Antigua (comme la culture du « je m'en fiche » profondément ancrée et les préjugés de certains Antiguais qui associent automatiquement expatrié et richesse) ainsi que tout ce qui pourrait vous aider à préparer votre installation.
Quelques liens utiles (en anglais)
Living In Antigua And Barbuda: The Ultimate Expat Guide